La Guinée à la merci des bonimenteurs

11 juin 2018 - Nous observons chaque jour la belle foire d’empoigne entre le premier ministre et les acteurs de la vie politique guinéenne mais malheureusement nous savons tous que les règles de jeux n’ont guère de sens ou d’e...

La Guinée à la merci des bonimenteurs

Nous observons chaque jour la belle foire d’empoigne entre le premier ministre et les acteurs de la vie politique guinéenne mais malheureusement nous savons tous que les règles de jeux n’ont guère de sens ou d’espoir quant à l’apaisement politique qui passe par l’application des accords signés. Aucune avancée significative n’a été obtenu pour résoudre le contentieux électoral engendré par des magistrats gelés inféodés au pouvoir qui, après avoir délibérément violé la loi électorale tout en refusant également de respecter les injonctions de la CENI qui est l’organe compétent qui les a pourtant mandatés viennent nous bassiner avec la prétendue autorité et prérogative des magistrats et cela risque encore de plonger notre pays dans une incertitude. L’anémie professionnelle et la corruption endémique qui gangrènent l’administration publique restent l’obstacle clé au développement de notre pays, c’est l’une des principales préoccupations du peuple de Guinée. 

La grande majorité de la population continue à vivre dans la précarité, tandis que d’autres se sont enrichis avec la corruption durant de nombreuses années au dépend de l’administration publique. Rien ne change et tout va vers le pire et le Premier ministre qui dit en faire sa priorité peine à décliner de substantiels nouveaux efforts de réformes pour permettre aux Guinéens de voir clair dans son programme car il ne suffit pas de démettre deux cadres pour une politique spectacle pour rassurer l’opinion nationale. Si le premier ministre dit qu’il ne va pas faire de déclaration sur son programme, Nous demandons à nos députés d’attirer son attention pour qu’il ne se dérobe pas à une obligation juridique de notre constitution relative à sa fonction

L’article 57 dit clairement qu’après sa nomination, le premier ministre fait une déclaration de politique générale suivie de débat sans vote devant l’assemblée nationale. L’indignation du peuple de Guinée ne cesse de monter. Depuis l’accession de M. Alfa condé au pouvoir, notre pays a connu plusieurs manifestations contre la mauvaise gouvernance, les gens n’en peuvent plus et rien ne change. La population se sent fatiguée et trompée par le comportement irresponsable de certains politiques à conviction lucrative qui ternissent l’image du politique et la noblesse qui va avec. Le président ne respecte pas non plus sa parole et il multiplie des fausses promesses depuis huit ans, il se préoccupe peu de la situation interne de notre pays, il est occupé à enrichir son carnet d’adresse à l’international sous prétexte de ramener la Guinée dans le concert des nations avec des voyages couteux et stériles à travers le monde. Nos parlementaires  n’arrivent pas à demander des comptes au pouvoir pour ses dérives, ses violations de la loi et ses dépenses injustifiées et cela nous entraine dans une violence institutionnelle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations qui écrasent et laminent des millions de Guinéens dans ses rouages silencieux et bien huilés et c’est ainsi que les citoyens qui en veulent à ce système pour x raisons ne lésinent pas sur les moyens pour se libérer de cette violence. 

Nous constatons aujourd’hui qu’il n’y a pas de volonté politique du président pour appliquer le contenu des derniers accords signés avec l’opposition et cela plongera très bien tôt notre pays dans une trouble qui rendra encore le pays ingouvernable et pendant ce temps c’est le silence du côté des leaders d’opinions morales et certains professionnels de média qui, à chaque crise se font passer pour le cerveau émotionnel du peuple pour s’en prendre seulement aux résultantes et d’oublier les causes  de manière volontaire ou pas pour jouer le rôle de complices passifs de la crise. Cette "démocratie" qui s’installe dans notre pays depuis l’avènement de M Alfa condé ou pouvoir au détriment de la démocratie pose les bases d’un pouvoir absolu et d’une dictature sans faille avec la répression et le musellement de la plupart des libertés civiles garanties par la République, liberté des personne, liberté d’expression, liberté de la presse, droit à l’association et aux réunions publiques, protection du domicile et des propriétés. Force est de constater que ce pouvoir a perdu toute sa crédibilité et le peuple de Guinée commence à perdre sa patience parce qu’il ne voit aucune perspective de développement à long terme à l’horizon et pour s’en rendre compte, il faudra tout simplement faire une analyse structurelle et non conjecturelle. Nous Guinéens, de tout bord politique, devrions privilégier l’appartenance citoyenne au-dessus des ethnies parce que notre diversité est une richesse et non un handicap même si elle est instrumentalisée aujourd’hui par ce pouvoir pour nous maintenir sous tutelle avec une arrogance et un manque de vision qui ont favorisé l’exécution sommaire sans aucune forme de procès 96 jeunes Guinéens et ont permis à la bêtise politique de s’épanouir dans l’exécrable. 

Le Guinéen ordinaire est plus isolé que jamais les uns des autres et est incapable de s’assurer dans le quotidien. 

Le massacre de ces jeunes innocents ordonné par le gouvernement se croyant dans son droit, restera une tâche indélébile dans le curriculum politique du président Alfa condé. Cette politique misérable et absurde où la soif du pouvoir se nourrit de la misère et de la corruption vit les soubresauts d’une fin imminente programmée pour libérer les Guinéens de la rapacité, du crime d’Etat et du chantage de cette caste de privilégiés au service d’un président qui pourtant tourne le dos au peuple en obligeant toutefois ce dernier à honorer gîte et couvert à celui qui le trahit. C’est ainsi au démuni d’assurer le bon fonctionnement des institutions et sa docilité permet d’augurer le meilleur pour l’avenir. Les malaises, dues à une insatisfaction généralisée et aux angoisses latentes devant les incertitudes qui se profilent sont autant de raisons propres à instiller des craintes. Un politique responsable aguerri sait que son rôle est de se plier à une discipline collective rigoureuse tout en respectant le tempo et ne pas présenter une note personnelle pour apaiser le climat politique au grand bonheur des citoyens.

D’une crise à l’autre, patriotes que nous sommes, ne pouvons pas nous accommoder de la même histoire ou de se résigner, en Guinéens républicains, nous allons nous indigner pour la réécrire autrement que selon l’implacable ligne de partage entre une poignée de gagnants et la multitude de perdants de cette gouvernance malheureuse sans boussole éthique.

Par DMN Diallo

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