Guinée: le fond de ma pensée....

5 novembre 2019 - A mon avis, dans un état sérieux, après ce constat macabre, il n'y a plus de débat. Le général Ibrahima Baldé Haut commandant de la gendarmerie, depuis 2009, le général Ansoumane Baffoé, directeur national de la police, ancien patron des CM...

Guinée: le fond de ma pensée....

A mon avis, dans un état sérieux, après ce constat macabre, il n'y a plus de débat. Le général Ibrahima Baldé Haut commandant de la gendarmerie, depuis 2009, le général Ansoumane Baffoé, directeur national de la police, ancien patron des CMIS, le ministre de la sécurité, Alpha Ibrahima Keira, le ministre de la Justice, Mamadou Fofana doivent, sans attendre, tirer les conséquences de cette situation, en rendant leur démission. Il faut qu'une procédure soit enclenchée pour qu'ils répondent de leurs actes.

Les agents déployés sur le terrain obéissent à des ordres, ils n'agissent pas de leur propre chef. Ces agents n'en peuvent plus de tout le temps être confrontés aux mêmes réalités. Ces agents sont issues de familles, ils ont des origines, ils appartiennent à des communautés. Loin de moi, une intention de les dédouaner mais je crois que si les tueries dérangeaient leurs chefs hiérarchiques, les sanctions auraient été immédiates. 

Avant leurs déploiements sur le terrain, pour toute intervention, des consignes leurs sont données. Ces messages sont en 2 volets. Le premier, c'est la consigne générique ou générale, celle que tout le monde connait. 

Écoutez : " vous avez affaire à vos frères, votre mission est de les protéger ainsi que leurs biens... Si la foule devient hostile, communiquer, échangez avec elle... Vous ne devez faire, en aucun cas, usage d'armes non létales, sauf en cas de légitime défense. Utilisez du gaz lacrymogène, le camion a eau chaude très pimentée est efficace pour repousser les plus téméraires... En cas d'insistance, faites recours aux matraques pour corriger les plus têtus, si cela ne suffit pas, tenter de les repousser en les pourchassant avec les véhicules d'intervention et du gaz pour maintenir la pression..." ce sont les messages véhiculés avant les déploiements, pour faire croire que les agents sont briefés. Ce qu'ont ne dit pas et qui est réel, c'est l'autre pan de la consigne. 

Que faire, au cas ou les directives données ne marchent pas ? C'est là qu'intervient la consigne particulière, celle qui consiste, certainement, à passer à l'action, sans attendre. Mais bon sang de bon Dieu, qui ne voit les armes que détiennent nos agents sur terrain ? Toutes ces images prises sont elles inventées ? Proviennent elles, toutes, de pays étrangers en guerre ?

Il est évident que nos agents qui, pour la plupart, n'ont pas été formés à résister longtemps à une foule hostile, n'hésiteraient pas à appuyer sur la gâchette. Si ces tueries n'étaient pas encouragés ou entretenus, ces autorités, citées plus haut, auraient réagit, sans hésité. Les auteurs de ces crimes auraient été débusqués, depuis les premières victimes.

On nous a habitué à une communication mémorisée et imposée aux portes paroles des FDS : "les agents déployés sur le terrain ne possèdent pas d'armes... les morts enregistrés ont reçu des balles dont nous ignorons la provenance... des enquêtes seront ouvertes pour retrouver les auteurs de ces crimes..." voici le message qu'on nous sert depuis 10 ans. Des enquêtes ouvertes mais jamais fermées. On est allé jusqu'à annoncer une reconstitution de faits, en vain. 

Aujourd'hui, Maitre Abdoul Kabele Camara est acclamé et considéré comme un héros au sein du FNDC. Aaaah les guinéens, qu'est ce qu'ils sont amnésiques. Tout à coup, cet ancien ministre de la défense puis de la sécurité d'Alpha Condé de 2011 a 2017 est blanchi, il n'a plus rien à voir dans les tueries issues des mouvements politiques et sociaux de la Guinée. Je rappelle juste que nous avons atteint le chiffre de 100 morts, quand Kabele était ministre de la sécurité et je me souviens encore de ses propos pour défendre les agents des forces de l'ordre. Malheureusement, ce même monsieur a pris place aux côtés des opposants pour dénoncer ce qu'il a longtemps cautionné, les mêmes opposants oublient ce qu'ils disaient de lui, les reprochent qu'ils lui faisaient. Vous voyez jusqu'où l'intérêt personnel peut nous mener ?

A ces autorités citées plus haut, je veux ajouter d'autres noms d'opposants, de cadres, de religieux, de patriarches et autres jeunes également responsables de la situation que nous vivons. Ce sera dans ma prochaine publication. 

En attendant, le seul et unique coupable de toute cette histoire reste et demeure Alpha Condé, le président de la République qui, dans les faits et gestes, ne rassurent pas les guinéens. 

Monsieur le président, l'heure est grave, il est temps de libérer les guinéens.

Par Doura Baldé

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