Crise à la Cour Constitutionnelle : la bêtise de trop d’Alpha Condé.

19 septembre 2018 - Dans un article titré  « Alpha Condé est prêt à détruire la Guinée » et daté du 28 février 2015, Tibou Kamara qui a aidé Alpha Condé à aller au sec...

Crise à la Cour Constitutionnelle : la bêtise de trop d’Alpha Condé.

Dans un article titré  « Alpha Condé est prêt à détruire la Guinée » et daté du 28 février 2015, Tibou Kamara qui a aidé Alpha Condé à aller au second tour en 2010, à la place de Sidya Touré, a écrit :


« Alpha condé dit, urbi et orbi, avoir hérité d’un pays et non d’un Etat. Lui, voudrait laisser en héritage, au mieux, une jungle où régnera la loi du plus fort, où la raison du plus fort sera toujours la meilleure. Au pire et s’il ne tenait qu’à lui, c’est un second mandat pour lui ou le chaos ou un torrent de déluge sur le pays. Depuis le jour funeste où il a accédé au pouvoir par la force du destin et grâce aussi à une manipulation diabolique des hommes voulant toujours se substituer à Dieu, la Guinée a perdu tous ses repères, le sort s’acharne contre les Guinéens, en particulier, les gouvernants, manifestement, maudits. Aujourd’hui, la Guinée semble oubliée et abandonnée de tous, des hommes, du monde, de la nature, du temps, de l’économie, de Dieu » (Lire).


Ce texte est plus que jamais d’actualité !


Tout le monde l’a compris : pour ce mercenaire président, un aventurier catapulté à la tête de la Guinée par des gens corrompus et dénués de tout sens de patriotisme, c’est le troisième mandat ou le chaos en Guinée. Depuis qu’Alpha Condé est au pouvoir, la Guinée n’a connu que des malheurs, de la division ethnique, du népotisme, des détournements de fonds publics, des assassinats politiques, de l’impunité et des tensions sociales (Lire 1 et 2). Si, comme l’a dit Tibou Kamara en 2015, la Guinée semblait être abandonnée de tous, des hommes, du monde, de la nature, du temps, de l’économie et de Dieu, aujourd’hui, même les démons semblent ne plus être intéressés à notre pays.


Depuis plus d’un an, des manœuvres sont en cours pour écarter Kéléfa Sall de la présidence de la Cour Constitutionnelle (CC), parce qu’il a ouvertement conseillé le chef de l’Etat, le jour de son investiture pour le second mandat, à ne pas suivre ceux qui vont l’inciter à modifier la Constitution pour chercher un troisième mandat. L’opposition n’a rien dit. Des personnalités tordues et décriées du peuple comme Bantama Sow, Oyé Guilavogui et Kassory Fofana ont été promus respectivement Ministre, Ministre d’Etat et Premier ministre parce qu’ils ont ouvertement milité pour un troisième mandat en faveur d’Alpha Condé, en violation manifeste de la Constitution. L’opposition n’a rien dit.


Alpha Condé n’a jamais eu du respect pour sa parole, pour les Guinéens et pour la Constitution du pays depuis qu’il est venu au pouvoir en 2010. Il refuse jusqu’à nos jours de mettre en place la Haute Cour de justice. Il a fermé une école en Guinée pour marquer sa solidarité au Président Erdogan de la Turquie. Il a vendu le port national guinéen à une famille turque proche d’Erdogan en violation des procédures et de nos lois. Il est allé jusqu’à nommer 3 membres de la CC n’ayant pas l’âge requis pour appartenir à cette Institution, en violation de l’article 100 de notre Constitution. Personne dans la société civile ni dans l’opposition ni même dans la Cour constitutionnelle elle-même (censée veiller et garantir la constitutionnalité des lois et ordonnances en vertu de son article 93) ne s’est soulevé contre ce fait grave dont le but était de lui subordonner cette haute Institution de la République. L’opposition n’a rien dit.


Alpha Condé continue de cumuler les fonctions de président du parti RPG-arc-en-ciel et celui du Président de la République, en violation de l’article 38 de la Constitution. L’opposition n’en a jamais tiré conséquences pour l’accuser de parjure devant la CC ou le boycotter au moins. Nos principaux hommes politiques, le chef de file de l’opposition et Sidya Touré de l’UFR traitent malgré tout avec lui en signant des accords et des alliances avec un tel hors-la-loi !


Alpha Condé qui, opposant n’avait jamais accepté de traiter ou négocier avec Lansana Conté, discréditant ainsi le régime PUP dans le monde entier, a quant à lui obtenu, par la corruption avec des postes ou de l’argent, tout ce qu’il veut avec des anciens ministres de Conté devenus opposant à son régime. Alpha Condé ne leur a jamais rien imposé, même si au début, ces opposants lui résistent allant jusqu’à enregistrer des morts. Il a toujours fini par obtenir leur consentement par ce qu’ils qualifient de dialogue national. Voilà pourquoi ce hors-la-loi, un démon et génie de la corruption passe, aux de la communauté internationale, pour un démocrate et homme de dialogue.


Ainsi, la vieille classe politique, composée des anciens ministres corrompus de Conté, a une lourde responsabilité dans la pourriture actuelle de la situation en Guinée. Si j’étais le chef de l’opposition, je n’aurais jamais accepté de traiter avec un chef d’Etat qui se comporte comme un bandit de grand chemin et un preneur d’otage à l’égard du peuple de Guinée. Si les opposants avaient refusé de traiter avec Alpha Condé tant qu’il viole de façon flagrante la Constitution, il se serait corrigé un peu, ne serait-ce que dans l’apparence. Malheureusement, nous avons vu même le chef de file de l’opposition coopérer avec son pouvoir pour passer des accords qui violent la Constitution et le droit des électeurs guinéens.


Comme l’a écrit Maître A. Barry, avec la destitution illégale du Président de la Cour Constitutionnelle, M. Kélèfa Sall, c’est l’avant dernier obstacle au processus d’achèvement de l’objectif inconstitutionnel du président Alpha Condé qui vient d’être aplani. Le peuple devient dorénavant le dernier rempart contre les agissements et la velléité anticonstitutionnels d’Alpha Condé en Guinée. Nous devons donc soutenir massivement et financièrement pour ceux de la diaspora, le Mouvement Balai Citoyen dont les responsables sont des nouvelles générations qui en ont marre des dictatures en Afrique. Ce mouvement qui a porté plainte contre les sept (7) conseillers qui se sont rendus coupables de faux et usage de faux auprès de la Cour Suprême appelle à un début de manifestation aujourd’hui devant la CC à partir de 9 h.








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Une des démarches utiles serait d'attaquer le décret qui nomme ces gens à la CC, d'autant plus que 3 d'entre eux n'ont pas l'âge requis pour y figurer (45 ans). Ce décret discrédite et met en danger la plus importante Institution de la République. Une telle attaque se fait devant la chambre administrative de la Cour Suprême (Action: Recours pour excès de pouvoir). Il y a fraude à la loi. Car, même si le Président connu pour sa frivolité a signé le décret sans vérifier qu’ils remplissent les conditions, eux ils n’ignoraient pas qu’ils n’ont pas 45 ans.


Chers compatriotes, notre engagement dans cette lutte vise à stopper Alpha Condé et non à défendre Kéléfa Sall qui n’a pas fait preuve d’intégrité pendant tout ce temps. Il a toujours cautionné toutes les violations de la Constitution pendant tout ce temps. Dans un document daté du 5 mars 2018 et signé de sa main, Kélèfa Sall déclare : « pour ramener la paix, j’ai signé ledit Règlement intérieur, sachant que ledit Règlement est nul pour n’avoir pas revêtu le brevet de constitutionnalité ». Ainsi, pour ce que cette Cour doit représenter, tous les membres qui la composent actuellement n’ont pas la moralité et l’intégrité requises pour en faire partie. On pourrait se battre pour restaurer Kéléfa à son poste et qu'après lui-même se vende au dictateur Président et se met à son service contre sa mission et les intérêts du peuple. Tels que nous l'avons connu dans les années 90 avec l'ancien maire de Kindia, Sambegou Diallo, celui de Kankan, Kader Sangaré, le PM de consensus Lansana Kouyaté et les Rabiyatou Sera Diallo en 2007. Cependant, la pire des erreurs que nous commettrons ici, c’est de laisser Alpha Condé gagner cette bataille en ne soutenant pas activement les initiatives du Balai Citoyen. Nous devons faire comprendre à Alpha Condé que dans une République, même le Président a des limites à ne pas franchir.


Nous mettons Alpha Condé et son gouvernement en garde contre tout usage de violence sur le peuple et des manifestants pacifiques. Nous sommes entrain d’élaborer un rapport et une liste des collaborateurs et complices d’Alpha Condé dans le pillage des ressources guinéennes, les crimes de sang et pour plonger la Guinée dans un chaos empêchant toute tenue d’élection nationale en Guinée au cas où le projet de troisième mandat ne passerait pas. Ces documents seront remis aux principaux gouvernements européens, au Parlement européen et à la Commission européenne, aux autorités américaines et aux Nations Unies.


 

Par DMN Diallo

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