Hommage à Bachir Ourouro Bah, grand combattant des libertés publiques (Par Alpha Sidoux Barry)  

11 décembre 2021 -
Hommage à Bachir Ourouro Bah, grand combattant des libertés publiques (Par Alpha Sidoux Barry)  
décembre 11th, 2021 | par Leguepard.net


Hommage

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Voilà un mois que Bachir Ourouro Bah est a...

Hommage à Bachir Ourouro Bah, grand combattant des libertés publiques  (Par Alpha Sidoux Barry)   

Hommage à Bachir Ourouro Bah, grand combattant des libertés publiques (Par Alpha Sidoux Barry)  
décembre 11th, 2021 | par Leguepard.net


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Voilà un mois que Bachir Ourouro Bah est allé rejoindre ses ancêtres.
Nous ne cesserons jamais de célébrer ce grand disparu.
Il nous a quittés le jeudi 4 novembre 2021 à Washington aux Etats-Unis, à l’âge de 68 ans.
Son décès est une perte cruelle et irremplaçable pour la diaspora guinéenne et pour la Guinée tout entière.
Bachir Ourouro a consacré toute sa vie au service de la communauté, au combat pour la défense des libertés publiques, des droits de l’homme et pour le développement de notre pays.
Ce grand combattant de la liberté a de qui tenir. Ingénieur informaticien de haut niveau et administrateur de grand talent, il est né à Labé en 1953, de Thierno Saïdou Compan’ya, ancien chef de canton de Koubia, et de Hadja Kadidiatou Bah, fille de l’illustre Thierno Aliou Bhoubha N’dyan.
Bachir (que son nom soit sanctifié) nous a quittés en laissant une veuve, Diéynabou Diallo, originaire de Diountou dans la préfecture de Lélouma, née au Sénégal, et deux enfants, l’aînée Nouria, qui vit et travaille à Londres, et Alpha Mansour Ardho, aux Etats-Unis.
Nous les exhortons à la résilience et à l’acceptation du décret imparable et irréfutable de notre Seigneur le Très-Haut et le Plus Grand, Allahou Soubouhana wa Taala.
Le père de Bachir l’a fait entrer à l’âge de 5 ans à la Madrassa pour l’initier à l’enseignement coranique puis l’a inscrit deux ans plus tard à l’école primaire de Labé. Il a ensuite fréquenté le collège de Dalaba avant d’intégrer le Lycée de Labé où il obtient le Baccalauréat, dans les tout premiers rangs, en 1973.
Le voilà à l’Institut Polytechnique Julius Nyéréré de Kankan où malheureusement les conditions d’études ne lui conviennent pas. Il n’y reste que durant un mois et demi. Il part pour l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser à Conakry où il reste moins d’un an. Son tempérament ne s’accorde pas avec les vicissitudes de la Révolution qui bat alors son plein.
A la fin de l’année 1973, il s’exile à Abidjan en Côte d’Ivoire. Un an plus tard, il arrive en France. Il s’inscrit d’abord à l’Université de Rouen. Ensuite, il s’installe à Paris où il entre au Conservatoire National des Arts et Métiers.
En 1979, il obtient la licence en informatique. Il va ensuite à Grenoble à l’Institut d’Administration où il présente successivement la maîtrise et le DEA, le Diplôme d’Etudes Approfondies.
Il revient en 1982 à Paris où il travaille comme ingénieur informaticien pendant six ans avant de revenir à Abidjan avec un contrat de coopération. Il y séjourne deux ans durant. On est en 1991.
Bachir décide alors de partir pour le Canada. Il n’y reste qu’un an. Il arrive en 1992 à Washington aux Etats-Unis. Infatigable combattant de la liberté, Bachir y poursuit inlassablement ses activités caritatives et de défense des droits de l’homme.
En 2007, les deux principales associations Bhantal et Pottal, implantées aux Etats-Unis, fusionnent pour fonder Pottal fi Bhantal Fouta Djallon, dirigée par la Commission centrale de coordination et présidée par Lamine Diallo. Bachir Bah en est le secrétaire général. Il prend alors le nom de plume et de guerre Ourouro.
Armé de sa plume talentueuse, féconde, alerte et acérée, Bachir est la cheville ouvrière de Pottal fi Bhantal Fouta Djallon, qui se bat de toutes ses forces dans le domaine de l’éducation, de la défense des droits de l’homme et du développement de la moyenne Guinée.
C’est lui qui rédige toutes les déclarations, en français et en anglais, mène les démarches administratives et organise les grandes manifestations publiques de Pottal fi Bhantal Fouta Djallon.
Bachir a mené deux grands combats : la défense des victimes des massacres du 28 septembre 2009 et la lutte pour la défense des intérêts des victimes des casses de Kaporo-Rails et de Kipé II de 2019.
Il organise, chaque année, une manifestation monstre sur l’esplanade des Nations Unies, Place Dag Hammarkchold, à New York.
Aidée de l’avocat des droits civiques noir Norman Siegel, du premier maire noir de New York, David Dinkins, ainsi que l’actuel sénateur de New York et maire noir de New York, Eric Adams, Pottal fi Bhantal Fouta Djallon se bat vaillamment pour obtenir justice pour les victimes des massacres du 28 septembre 2009 et pour traduire les coupables devant la CPI, la Cour Pénale Internationale.
Sur le dossier des casses de Kaporo-Rails et de Kipé II, un collectif a été constitué et a porté plainte à la Cour de justice de la CEDEAO à Abuja au Nigeria.
Bachir Ourouro Bah et Lamine Diallo se sont personnellement rendus à Abuja en décembre 2019 pour suivre de près ce dossier. Les deux sont à nouveau revenus dans la capitale nigériane en septembre 2021 et sont rentrés à Washington au début du mois d’octobre.
Sous l’impulsion de Bachir, Pottal fi Bhantal Fouta Djallon a conclu un accord de coopération avec le CCIG, l’organe de lutte contre l’impunité en Guinée, basé à Paris, dirigé par le juriste Ibrahima Sory Makanéra et maître d’œuvre du célèbre site Internet guinéen Leguepard.net.
Bachir est décédé trois semaines après son dernier voyage à Abuja, les armes du combat pour les droits de l’homme à la main.
Nous pleurons aujourd’hui un patriote, un homme qui fait honneur à la Guinée et à toute l’Afrique.
Lorsque notre promotionnaire Thierno Chérif Bah est décédé à Bamako au Mali en 1968, le grand érudit et doyen de la famille Bhoubha N’dyan, Thierno Mamadou Bah, auteur du plus grand ouvrage sur l’histoire de l’Etat théocratique du Fouta Djallon, a eu pour nous consoler cette parole prophétique : « Maydè ko nêma ». Littéralement, « la mort est une nourriture ». Consultés, les savants ont traduit cette parabole par : « la mort est un passage obligé ».
Bachir Ourouro Bah a emprunté le passage obligé, mais il n’est pas mort ce héros car sa mémoire vivra toujours parmi nous.
Nous prions le Très-Haut d’étendre sur lui son infinie miséricorde et de l’accueillir dans le royaume de la félicité éternelle. Amen.

 
 
El Hadj Alpha Sidoux Barry
Président de la Fondation Karamoko Alfa mo Timbo – France
Au nom de la Diaspora Guinéenne
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Par DMN Diallo

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